Les jours, les semaines ont filé et je suis restée silencieuse. Les raisons: un manque d'organisation chronique, l'attente de résultats de tests psychologiques et des sorties en mer. Des excuses? Non, simplement la plus plate réalité. Et puisque cette newsletter s'intéresse au rapport au temps, eh bien j'ai décidé de m'en accorder un peu.
Si la publication de l’année 4 se poursuit à un rythme géologique (comprenez très lent) sur l’autre newsletter (Du bitume à l’eau), les textes sont toutefois écrits depuis longtemps. L’année 8 est ainsi en cours de rédaction (avec 2 mois de décalage et un paquet de notes). Les années 4 à 7 vont être mises en ligne, mais je n’ose plus donner de délai. Le travail éditorial est souvent renvoyé à plus tard, car il m’ennuie profondément. Ce n’est pas une raison valable et il est temps de s’activer. Ceux qui me connaissent bien ont déjà entendu ça… Je ne vous garantis pas le résultat, mais la volonté est là.
Le plus long silence concerne cette newsletter, car depuis quelques mois, je m’interroge sur de possibles traits autistiques. Pour élucider la question, j’ai passé des tests au mois de mai chez une psychologue spécialisée dans les profils à haut potentiel et l’autisme au féminin.
La première étape a été un rendez-vous en visio pour évoquer globalement mon parcours. Au cours de cet entretien, c’est la psychologue elle-même qui a abordé la question des troubles du spectre autistique (TSA), en particulier à cause de mon parcours professionnel chaotique. Soulagement immense: impression qu’on me retirait un sac à dos énorme qui m’écrasait depuis trop longtemps.
La semaine suivante, j’allais à Vannes pour une batterie de tests dans son cabinet: la Wais pour ceux qui sont familiers avec ce type d’évaluation. En gros: une exploration de votre QI. À la sortie, la psychologue hésitait encore et m’a demandé de réaliser des tests en ligne dédiés à l’autisme.
Huit jours plus tard, débrief par visio. Pas de score global de QI, car mes résultats sont trop hétérogènes. Mais, on y voit 2 pôles: un pôle langage haut (pas étonnant, c’est mon outil de prédilection), un pôle chiffres très bas (pas étonnant non plus). Je vous résume cela rapidement, car au-delà de mon tout petit cas personnel, vous avez peut-être autour de vous des personnes dont les compétences sont très spécialisées. Peut-être même que c’est votre cas. N’hésitez pas à lire sur les TSA : des résultats de tests de QI très déséquilibrés peuvent être un marqueur d’autisme “Asperger”.
Il y a bien longtemps, pour un job étudiant, j’avais réalisé des tests. La RH m'avait parlé du même déséquilibre. On s’était amusé de mes difficultés avec les chiffres et les suites géométriques. Si elle avait été formée ou sensibilisée aux TSA, elle aurait pu me mettre sur la voie et me faire gagner 25 ans.
À l’époque, on en parlait peu, surtout pour les femmes. De mon côté, je dois avouer qu’il y a quelques mois encore, j’étais bêtement persuadée que les autistes dits '“Asperger” étaient tous des petits génies des maths. Je mets des guillemets, car l’appellation Asperger n’est plus utilisée par les spécialistes pour différentes raisons dont le passé nazi du fameux M. Asperger… Je m’arrête là: vu le contexte, je vais dériver tout droit sur le rocher de la politique…
Après le débrief en visio, la psychologue m’a demandé de répondre encore à un long questionnaire, toujours en relation avec la détection de l’autisme. À ce stade, elle ne savait toujours pas si je pouvais être rangée sous l’étiquette “Asperger” ou si j’avais une sorte de haut potentiel langage avec un fort trouble de l’attention avec hyperactivité (TDAH). Encore une étiquette pour laquelle j’avais une vision bien faussée.
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